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Libération

Les chômeurs défilent contre la baisse des indemnisations

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A Paris, samedi, ils ont été délogés du Bon Marché par la police alors qu'ils réclamaient des provisions pour les fêtes.
publié le 8 décembre 2003 à 2h14

Depuis la fin des années 90 et la bataille pour la prime de Noël, les chômeurs n'avaient jamais été aussi nombreux dans la rue. Plusieurs milliers d'entre eux (5 000 selon les organisateurs, 2 500 selon la police) ont manifesté samedi après-midi à Paris, et des centaines d'autres se sont retrouvés dans des villes de province, à Toulouse, Grenoble et Marseille notamment.

Peau de chagrin. On est encore loin de la mobilisation de masse, mais les associations de lutte contre le chômage se réjouissent de l'émergence d'une nouvelle solidarité alors que la couverture sociale diminue comme peau de chagrin. «C'est la première fois qu'on réunit des populations qui ne relèvent pas du même système d'indemnisation mais qui sont toutes concernées par la baisse des allocations, explique François Desanti, de la CGT-chômeurs. Les gens ont compris que la remise en cause des droits amène tout le monde au RMA (revenu minimum d'activité, ndlr).»

La baisse générale de l'indemnisation à partir de janvier explique le regain de mobilisation. Les mesures d'économie décidées par le gouvernement et les partenaires sociaux touchent aussi bien les chômeurs «fin de droits» que ceux qui ont signé un pacte de retour à l'emploi (Pare) en 2001-2002. Ces derniers verront leurs indemnités amputées de sept à neuf mois en 2004. «Ces gens-là sont très inquiets et ils sont prêts à se battre», constate Marc Moreau, d'AC ! (Agir contre le chômage !). Samedi, ces «recalculés de Pare» sont donc venus nourrir le défilé au