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Libération

L'affaire Cirio, «petit Enron» italien

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Le tout-puissant président de la banque Capitalia est soupçonné de banqueroute frauduleuse et d'escroquerie.
publié le 9 décembre 2003 à 2h15

Rome, de notre correspondant.

Dix ans après les enquêtes anticorruption menées dans le cadre de l'opération «Mains propres», les juges italiens viennent de frapper à nouveau au coeur du pouvoir économique et financier transalpin. Le tout-puissant président de la banque Capitalia, Cesare Geronzi, a reçu vendredi un avis d'ouverture d'enquête émis par le parquet de Rome, pour «banqueroute frauduleuse» et «escroquerie». La brigade financière a perquisitionné ses bureaux ainsi que son domicile. Quatrième groupe bancaire d'Italie, Capitalia, né du rapprochement de plusieurs établissements dont Banca di Roma, Banco di Sicilia et Bibop, contrôle un vaste réseau de participations allant des assurances Generali (3,47 %) à Mediobanca (8,4 %) en passant par la Lazio, un des deux clubs de football romains. Sous l'impulsion de Cesare Geronzi, Capitalia a également été l'un des principaux artisans du sauvetage de Fiat, en participant à un prêt de 3 milliards d'euros.

Faillite. Le scandale qui éclabousse aujourd'hui son dirigeant couvait depuis plusieurs semaines, après la faillite, en août, du colosse agroalimentaire Cirio, dirigé jusqu'en janvier 2003 par Sergio Cragnotti (un ami de Geronzi) et dont la dette s'élève aujourd'hui à plus de 1,12 milliard d'euros. Avec l'accélération des enquêtes, l'affaire ébranle et fragilise l'ensemble de l'édifice industriel et financier du pays. «Pour les coups qu'elle est déjà parvenue à infliger au rapport de confiance entre les banques et les épargnant