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Libération

Le textile détisse les liens sino-américains

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publié le 9 décembre 2003 à 2h15

New York, de notre correspondant.

Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, n'a certainement jamais entendu parler de National Textiles, une entreprise spécialisée dans la production de coton à Winston Salem, en Caroline-du-Nord. Pourtant, Jerry Rowland, le PDG de National Textiles, fut l'un des patrons à l'origine de la «guerre des soutiens-gorge» décrétée en novembre par le gouvernement américain contre Pékin.

Avec des dizaines d'autres représentants de l'industrie du textile, Rowland avait participé en août à une «réunion d'urgence» destinée à faire pression sur les élus à Washington, pour contraindre l'administration Bush à intervenir et limiter les importations chinoises. «Nous avons obtenu le soutien de plus de 150 politiciens, précise Jerry Rowland. Notre survie dépend de ce qui se passe en ce moment.»

300 000 emplois perdus. C'est donc dans un contexte de guerre commerciale que Wen Jiabao a débarqué dimanche aux Etats-Unis, pour une visite de quatre jours, qui doit le mener aujourd'hui à Washington. Le 18 novembre, le secrétaire au Commerce, Don Evans, a annoncé la décision de limiter à 7,5 % la hausse des importations de soutiens-gorge, de robes du soir et de tissus de laine provenant de Chine. Evans se justifiait en assurant qu'il était du «devoir» de l'administration américaine de protéger une industrie du textile qui avait perdu 300 000 emplois sur trois ans du fait des «importations chinoises massives». Et le gouvernement américain de produire des chiffres à l'appui