Lyon, intérim.
«Scandaleuse et inique», pour les syndicats ; «conforme à la réglementation», selon la direction. La décision de la Commission nationale des accidents du travail et maladies professionnelles de ne pas classer en sites «amiantés» deux établissements de Renault Trucks (ex-RVI) à Vénissieux et Pont-Saint-Priest (Rhône) a fait mouche cette semaine auprès des salariés du géant industriel. L'incompréhension est totale chez certains employés, qui promettent désormais de mener des actions en justice si la décision n'est pas révoquée.
Cela fait trois ans qu'ils bataillent et constituent des dossiers individuels pour arracher un classement des deux usines sur cette maudite liste, régulièrement remise à jour par le ministère des Affaires sociales. Cela aurait permis à 1 200 salariés des deux sites de bénéficier, sur la base du volontariat, de départs à la retraite anticipée, en application de la loi du 29 mars 1999.
Devant ce refus net de la Commission, l'intersyndicale CGT, CFDT, FO et CFTC s'en prend au gouvernement qui «marche main dans la main avec le Medef, bafouant le vécu et le droit des salariés». Dans un communiqué, elle rappelle ces cas de «collègues» victimes d'épaississements pleuraux. Et des autres, décédés six, d'après les syndicats. Réunis sous la bannière de l'Association prévenir et réparer (Aper), les salariés étaient pourtant sûrs de leur coup depuis que la direction régionale du travail et de l'emploi de Rhône-Alpes avait donné un avis favorable au cla