Kirk Kerkorian, l'as des OPA à Wall Street dans les années 1980, refait parler de lui. Sa nouvelle bataille : obtenir un confortable dédommagement de DaimlerChrysler. Il reproche au patron d'avoir menti et de lui avoir fait perdre une partie de sa fortune. Dans une petite salle de tribunal du Delaware (Etats-Unis), un par un, défilent depuis dix jours les dirigeants du constructeur automobile germano-américain, costumes croisés et cravates impeccables.
De mardi à jeudi, c'était au tour de JürgenSchrempp, le grand patron allemand depuis la fusion de 1998. A cette époque, assure Kerkorian, Daimler, l'allemand, avait tout simplement l'intention de prendre le contrôle de Chrysler, l'américain. Et si Schrempp a parlé de «fusion» d'égal à égal, c'est uniquement pour payer les titres Chrysler moins chers et tromper les actionnaires. L'homme d'affaires américain, longtemps le premier actionnaire de Chrysler, réclame donc un milliard de dollars de dommages et intérêts.
Sémantique. Témoignant pendant plus de treize heures, Jürgen Schrempp a assuré qu'il croyait «toujours que cette entreprise puisse être propulsée au rang de numéro un de l'industrie automobile». «Non, je n'ai aucun regret», a-t-il confié jeudi soir. Avant de répéter : Oui, il s'agissait bien d'une "fusion entre égaux" entre Daimler et Chrysler.» Et d'accuser une nouvelle fois les médias d'avoir mal interprété ses propos.
C'est un procès au sein duquel la sémantique a son importance. A l'origine de tout le