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Libération

L'esprit de la formation en alternance en danger

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Le «contrat de professionnalisation», en discussion à l'Assemblée, diminue le temps consacré aux cours.
publié le 15 décembre 2003 à 2h20

«Si on avait connu la filière, on serait venus plus tôt.» Trois élèves de deuxième année discutent pendant la pause. Le lundi et le mardi, Anthony, July et Maya suivent des cours dans un centre de formation privé, Plus Values. Le reste de la semaine, l'un travaille dans une agence de communication, l'autre dans les relations presse, la troisième négocie des baux. A la fin de l'année, si tout va bien, ils sortiront avec un BTS et un boulot. Ce sont des rescapés de l'échec scolaire, rattrapés par la formation alternée. Anthony, viré d'un lycée professionnel, raconte «quatre ans de petits boulots, quatre ans de galère». «L'électrochoc a été de me retrouver sur une chaîne de montage chez Peugeot. J'ai compris que je n'arriverais à rien si je ne retournais pas à l'école. Aujourd'hui, je gagne 600 euros par mois et mon patron m'a proposé une embauche.» Les autres approuvent : déçues de la fac ou mal orientées après le bac, elles ont enfin trouvé leur voie en préparant un métier.

Chaque année, 130 000 jeunes profitent de contrats de qualification en alternance, et 75 % préparent un diplôme. Les employeurs, en majorité des PME, les paient 50 à 75 % du Smic pour un gros mi-temps et sont exonérés de charges patronales. Le coût de l'enseignement (en moyenne, 9 500 euros pour 1 100 heures sur deux ans) est pris en charge par les cotisations des entreprises.

Le système a fait ses preuves, mais les responsables des centres de formation le jugent menacé. Le nouveau contrat de professionnalis