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Libération

Le G20, une coalition qui s'installe

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Créé en août, à l'initiative du Brésil, il s'affirme comme un interlocuteur incontournable.
publié le 15 décembre 2003 à 2h20

De l'éphémère... qui dure. Lancé le 20 août 2003, le G20 (d'où son nom) fait de la résistance. Il coalise pays intermédiaires ou en développement (1), fédérés par un leitmotiv: l'abolition des subventions agricoles des pays riches. Et s'impose comme un big player aux côtés de l'Europe et des Etats-Unis dans les négociations commerciales planétaires. Et désormais comme un interlocuteur avec lequel il faudra compter sur la scène diplomatique et économique. C'est le message principal ­ un message politique ­ que le G20 vient d'envoyer de Brasilia, à l'occasion de sa réunion ministérielle. Le seul fait que Pascal Lamy, commissaire européen au Commerce, fasse le voyage au Brésil (sans parler du déplacement de Supachai Panitchpakdi, directeur général de l'OMC) vaut d'ailleurs reconnaissance du rôle désormais majeur dévolu à cet assemblage.

Le groupe a traversé une période de flottement lors d'une réunion ministérielle le 10 octobre à Buenos Aires, après le départ de plusieurs pays d'Amérique latine. Washington avait exercé des pressions féroces pour fissurer ce front antisubventions, conduisant la Colombie, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala et le Pérou à faire défection et à conclure des accords bilatéraux. Le ministre brésilien des Affaires étrangères était allé jusqu'à qualifier le G20 de «groupe de circonstance» qui aurait fait son temps. Aujourd'hui, changement de discours : «Il n'est pas du tout en train de mourir», estime l'ambassadeur philippin Oscar Valenzuela, qui c