Rennes correspondance
Des Petits Meurtres entre associés, lorsqu'ils sont oeuvre de fiction, même inspirée de personnes réelles, ne sauraient valoir à leur auteur un licenciement pour faute grave. Tel en a décidé mercredi le conseil des prud' hommes de Lorient qui a jugé un tel licenciement «abusif» et accordé à sa victime, Bruno Perera, neuf mois de salaire au titre des indemnités conventionnelles (30 000 euros) et douze mois (40 000 euros) pour rupture abusive de contrat. Il aura fallu deux audiences et un juge «départiteur» pour trancher cette affaire.
Ancien délégué pour la région Bretagne-Atlantique d'une société d'assurances, la Compagnie française de défense et de protection (CFDP), Bruno Perera, 46 ans, avait été mis à pied en décembre 2002, et licencié un mois plus tard après la parution de son ouvrage aux éditions Maxima. Informaticien pervers, employée alcoolique, blonde débile ou PDG au regard «porcin», plusieurs de ses collègues s'étaient en effet reconnus dans la galerie de portraits émaillant l'intrigue (Libération du 4 juillet). Autant de caricatures jugées «insultantes» et perçues comme des «attaques personnelles et virulentes» qui auraient pourri l'atmosphère de cette entreprise, basée à Lyon.
«Toute ressemblance...» «Les salariés ont été dépeints avec violence et méchanceté», avait plaidé Myriam Adjerad, l'avocate de la CFDP lors d'une première audience, en juillet. «Les gens ne voulaient plus travailler avec lui.» Bruno Perera s'était alors défendu de toute