Jean Peyrelevade va bientôt pouvoir dire : «La France m'a laissé tombé.» Hier soir, le ministre français de l'Economie a confirmé la signature d'un accord avec le parquet de Californie pour mettre fin à toute poursuite pénale dans l'affaire Executive Life contre 770 millions de dollars. Un compromis qui comprend le Crédit Lyonnais, le Consortium de réalisation (CDR), la Maaf et Artémis, le holding de Pinault... mais pas Peyrelevade. Contrairement à ce que laissait entendre ce même gouvernement il y a quelques jours.
L'ex-président du Lyonnais, qui n'était pas joignable hier soir, était toujours en discussion, via ses avocats, avec la justice américaine. Une situation identique à celle de son ex-bras droit au Lyonnais, Dominique Bazy. Ces tractations peuvent encore durer longtemps, la justice californienne n'ayant pas fixé de date butoir pour arriver à un accord. Mais plus le temps passe, plus les négociations deviennent difficiles, alors que le gouvernement se sera complètement retiré de l'affaire. «On est seuls face au grand méchant loup américain», ironisait hier un proche des deux hommes.
«Responsabilité sociale». Objet des négociations, le degré de culpabilité que Peyrelevade est prêt à reconnaître dans le rachat frauduleux de la compagnie d'assurance Executive Life. L'ancien banquier est prêt à accepter une «responsabilité sociale, au titre de sa fonction de président du Crédit Lyonnais» mais pas un accord entérinant une «culpabilité personnelle», étant «complètement inno