Washington de notre correspondant
Confronté à la concurrence de plus en plus sévère d'Airbus, le groupe Boeing a décidé d'aller de l'avant et de lancer son nouvel avion 7E7, surnommé le «Dreamliner» («l'avion de rêve»). Quinze jours après la démission du patron Phil Condit dans une atmosphère de scandale (Libération du 2 décembre), le conseil d'administration du groupe, réuni dimanche et lundi à Chicago, a donné le feu vert à la mise en production de cet avion de 200 à 250 places. Les dirigeants de Boeing ont réservé la nouvelle, hier soir, aux employés de la division aéronautique civile lors d'une conférence de presse à Seattle, dans l'Etat de Washington, où sont basées les usines historiques de l'avionneur. C'est la première fois, depuis dix ans, que Boeing lance un nouvel avion. Le 7E7, qui sera produit sur le site d'Everett dans la banlieue de Seattle, doit transporter ses premiers passagers en 2008.
Pari. Le lancement du 7E7 est un gros pari sur lequel le tout nouveau président du groupe, Harry Stonecipher, joue désormais son mandat. Affectée par la crise des compagnies aériennes, la branche «civile» de Boeing n'est pas dans une situation très enviable. Le constructeur n'a réussi à maintenir la rentabilité de ce secteur qu'au prix d'une réduction de moitié de la production d'avions commerciaux. Et ses effectifs sont passés de 93 000 à 55 328 depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Alors que les spécialistes annoncent le redémarrage du marché des avions civils en 2005, B