Jean-Pierre Raffarin l'avait annoncé à grand renfort de trompette, fin novembre, sur Europe 1 : «500 000 salariés pourront être embauchés dès 2004 dans les entreprises de moins de dix salariés grâce au chèque emploi petite entreprise.» L'idée de base était simple : permettre aux entreprises de moins de dix salariés d'accomplir en une seule fois, au moment de l'embauche, l'ensemble des formalités liées à l'emploi (déclarations à l'Urssaf, à l'Assedic et aux caisses de retraite). Et alléger la charge administrative des bulletins de salaire, en instituant un «titre emploi entreprise» (TEE). Hier, François Fillon, ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, a donc présenté au Conseil des ministres une ordonnance de simplification des formalités, destinée aux entreprises, aux travailleurs indépendants, aux associations et aux particuliers employeurs.
Combatif. Saluée par la Confédération générale des PME (CGPME), la mesure, considérée avec circonspection par plusieurs économistes (Libération du 25 novembre), a agacé pas mal de monde. De bonne guerre, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, hurle à la «supercherie», et Marc Blondel, leader de FO, pointe un «jeu de rôles entre patronat et gouvernement». Plus troublant, l'ancien ministre RPR du Travail Michel Giraud, souhaitant que le projet de chèque emploi ne concerne pas les entreprises de plus de trois salariés, estime que «l'idée du Premier ministre d'élargir ce dispositif aux petites PME ne semble