Menu
Libération

Pare : l'ère des «recalculés»

Article réservé aux abonnés
publié le 18 décembre 2003 à 2h22

Dans la petite salle éclairée au néon, ils se sont mis au premier rang. Sages. Chômeurs tous les deux. Chantal et Jacky Rameaux veulent «des informations sur [leurs] droits». La réunion commence. Sur les bancs, les habituels militants d'Agir contre le chômage (AC !) côtoient les nouveaux venus, un peu timides. Chantal, la cinquantaine élégante, tient une lettre à la main. Sur papier à en-tête des Assedic, il lui est expliqué que ses allocations se termineront le 23 mars, et non en 2005 comme prévu. «Quand je suis allée demander pourquoi, on m'a dit : "Madame, c'est comme ça".»

Chantal Rameaux est une «recalculée». Elle fait partie des demandeurs d'emploi touchés par la baisse de la durée d'indemnisation : 180 000 personnes concernées dès le 1er janvier 2004, et, au pire, jusqu'à 600 000 sur les deux ans à venir. Elles perdent de sept mois à un an de versement de leur allocation chômage. Depuis la rentrée, les recalculés se précipitent dans les associations pour réclamer leur dû. Aujourd'hui, la CGT-chômeurs va déposer à l'Elysée plus de 30 000 signatures pour protester contre le nouveau système d'indemnisation.

«Réforme nécessaire». Chantal était hôtesse d'accueil dans le prêt-à-porter chic. En mars 2002, elle est licenciée et signe un Plan d'aide au retour à l'emploi (Pare) de trois ans. Mais en décembre 2002, les partenaires sociaux se mettent d'accord pour boucher le trou prévisionnel de 4 milliards d'euros de l'Unedic, l'organisme paritaire qui verse leurs indemnités aux c