Quelques gouttes de progrès dans une marre d'opacité. Voilà le bilan dressé hier par un rapport de la Cour des comptes sur la gestion des services publics d'eau confiée à des entreprises privées. Une gestion qui reste peu transparente et insuffisamment contrôlée par les collectivités locales puisque 80 % de l'eau courante sont distribués par le privé. Ce marché est contrôlé à 98 % par trois grands groupes : Veolia (l'ancienne branche eau de Vivendi), Suez et Bouygues-Saur.
«Meilleure concurrence». La Cour constate que «des améliorations importantes ont été relevées» par rapport à 1997, date d'un dernier rapport qui avait durement épinglé le système de la gestion de l'eau et le manque de contrôle des communes en la matière. Alors que le prix de l'eau avait bondi de 50 % entre 1990 et 1994, les prix n'ont progressé que de 16 % en moyenne entre 1995 et 2000. La Cour des comptes attribue ce ralentissement de la flambée des tarifs à une plus grande vigilance des maires. Ces derniers se sont notamment mobilisés pour diminuer la durée des contrats de concession, douze ans en moyenne contre vingt ou trente ans auparavant. «Cela a contribué à une meilleure concurrence, et à inciter les collectivités à ne pas se désintéresser du sujet», assure le président de la Cour, François Logerot.
Le rapport constate la persistance «de clauses financières défavorables aux usagers», qui entraînent «des augmentations de prix importantes sans relation avec celles des coûts d'exploitation». Elle regret