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Libération

Etoiles filantes

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Pour la génération «Star Academy», être célèbre est un métier. Visite dans des écoles de comédie musicale où les ados viennent nombreux confronter leur rêve.
publié le 22 décembre 2003 à 2h26

Elle chante. D'une voix qui tremble et s'égare, massacre un tube de la FM. Puis elle dit : «J'ai tellement d'ambition, tellement d'envie que je sais que je vais réussir.» Au suivant. Cédric, 20 ans, jean taille basse et tee-shirt moulant. Il a abandonné ses études juste avant le bac. «Parce que ça me soûlait.» Il veut être comédien. «Théâtre ou ciné, les deux me bottent.» Il chante. S'interrompt. «Putain, je les connais les paroles. Et là, je sais pas ce que j'ai, j'oublie.» Face à lui, une jeune femme brune relance. «Tu es beaucoup trop stressé. Vous êtes dans un casting de chant, allez-y en chanteurs ! Lâchez-vous, faites les stars !» Laure Cohen, 26 ans, est directrice du Studio Fame à Paris. Une «école professionnelle» qu'elle a montée il y a cinq ans, et dont l'emploi du temps (chant, danse, théâtre, évaluations et, comme aujourd'hui, «cours de casting») ressemble fortement à celui des émissions de téléréalité, Star Academy ou Popstars. Pour 390 euros par mois, vingt-sept heures par semaine, les 85 élèves de la «classe pro» vivent la vie des Michal, Patxi et Elodie du petit écran. Un parallèle assumé. «L'école existait avant les émissions, contrairement à pas mal de boîtes à fric qui se sont montées pour profiter du phénomène, dit Laure Cohen. Mais c'est vrai, j'ai doublé mes effectifs depuis Star Academy. La télé rend crédible le fait de faire ce métier aux yeux des jeunes et de leurs parents. Ça multiplie les vocations.»

«Ma fille a du talent.» Résultat : le standard d