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Libération

La déconfiture de l'italien Parmalat

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Le groupe agroalimentaire a plongé dans un retentissant scandale financier. Profondeur du trou: 7 milliards d'euros. Le gouvernement a annoncé qu'il interviendra pour sauver les emplois.
publié le 22 décembre 2003 à 2h26

Rome de notre correspondant

Considéré il y a encore un mois comme l'un des colosses agroalimentaires mondiaux, le groupe laitier italien Parmalat commence sérieusement à sentir le rance. Après la faillite récente du spécialiste de la tomate en conserve Cirio, c'est en effet au tour de cet autre géant italien de sombrer dans un gigantesque scandale financier avec un trou comptable estimé pour l'heure à 7 milliards d'euros. «C'est une affaire Enron européenne», aurait commenté, vendredi, le ministre italien de l'Economie, Giulio Tremonti. Non seulement le premier groupe mondial de lait longue conservation ne serait pas en mesure de rembourser ses dettes, mais les dirigeants de Parmalat auraient multiplié les faux documents, trompé actionnaires et créanciers. Les parquets de Milan et Parme ont déjà ouvert une enquête pour «falsification de bilan», «fausses communications aux contrôleurs financiers» et «escroquerie aggravée».

Lundi dernier, le patron du groupe et fils du fondateur, Calisto Tanzi, a été contraint à la démission, laissant la place au redresseur d'entreprises Enrico Bondi, qui s'était déjà occupé dans le passé de sortir de l'abîme le groupe Ferruzzi-Montedison de Raul Gardini. Depuis une semaine, Bondi tente de sauver de la faillite le huitième groupe industriel italien avec un chiffre d'affaires annuel de 7,59 milliards d'euros en 2002 et 36 000 employés. Reste que, chaque jour, le défi semble un peu plus ardu. «L'affaire finira-t-elle comme Ferruzzi-Montedison ? Es