Alerte rouge pour le cochon tricolore. Alors que les cours de la bête flanchent dangereusement depuis une semaine sur le marché national de Plérin (Côtes-d'Armor), passant nettement sous le seuil symbolique de 1 euro le kilo, les éleveurs ont violemment manifesté à Angers, Saint-Brieuc, Laval et Quimper (100 000 euros de dégâts, selon la mairie). Pas étonnant : le Grand Ouest rassemble les deux tiers des 20 000 producteurs, des 54 600 porcheries industrielles et des 14 700 élevages de truies installés en France. L'obsession des éleveurs de cochons ? Tenter de colmater l'hémorragie de leurs revenus. «Vendredi 19 décembre, le prix du marché ressortait à 0,85 euro du kilo, le cours le plus faible depuis mai 1999, alors que nos coûts de production moyens s'établissent à quelque 1,35 euro du kilo. On ne peut pas continuer comme ça», explique Bernard Esnault, directeur général de la Fédération nationale porcine.
Face à cette nouvelle crise qui suit tout juste d'un an la précédente, les éleveurs exigent des «mesures de dégagement du marché», autrement dit des dispositifs de stockage et d'aides à l'exportation sous formes de «restitutions». Histoire d'ajuster l'offre, pléthorique et mal répartie, à la demande, plutôt faiblarde. Car, selon l'Ofival, l'office public des viandes, la France a produit cette année 7 % de porc en plus que l'année précédente.
Jambon. Dans le même temps, déplorent les professionnels, l'appétit des Français pour les côtelettes et pour les rôtis a chuté de 5 %.