Ça risque de barder en 2004 à la prochaine session de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Alors que les négociateurs des 146 membres adhérents ont été incapables de trouver un accord sur la réduction des subventions agricoles lors du sommet de Cancun en septembre, l'OMC a lâché hier une petite bombe.
Incapacité. A compter du 31 janvier, la discrète «clause de paix» qui interdit depuis neuf ans toute contestation de ces subventions devant l'Organe de règlement des différends (ORD) de la maison expire purement et simplement. Et tant pis pour l'Union européenne et les Etats-Unis qui subventionnent leurs paysans à tour de bras pour leur permettre d'envahir à bon compte les marchés étrangers. Selon le dernier rapport des Nations unies, les aides publiques à l'export accordées par l'UE représentent cette année la bagatelle de 87,7 milliards de dollars, tandis que celles consenties par les Etats-Unis se montent à 51,7 milliards de dollars. En y ajoutant les plantureuses aides à la production déversées par la politique agricole commune (PAC) de l'Union et par celles du Farm Bill américain, les experts estiment que le volume total des subventions publiques à l'agriculture des pays riches tutoie les 300 milliards de dollars.
La disparition de la «clause de paix» devrait donc donner des occasions supplémentaires aux pays en voie de développement de dénoncer tous azimuts ces aides devant l'ORD (1). D'autant que les échecs du sommet de Cancun, notamment l'incapacité des Européen