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Libération

Au Japon, Mickey mousse.

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Avec 17 millions de visiteurs par an, le parc d'attractions attire surtout les jeunes femmes.
publié le 31 décembre 2003 à 2h30

Tokyo, de notre correspondant

«Je voulais simplement visiter Tokyo Disneyland !» Au royaume nippon de Mickey et de Cendrillon, les fils de dictateurs ne sont pas les bienvenus. Kim Jong-nam, 31 ans, fils du «cher leader» nord-coréen Kim Jong-il, en a connu l'amère expérience en mai 2001. Arrêté à Tokyo avec un faux passeport dans un train filant au parc d'attractions, il a été aussitôt renvoyé à Pyongyang par les autorités japonaises. Alors que le parc fête en 2003 ses vingt ans d'existence, 199 millions de visiteurs n'ont pas subi une telle déconvenue. «Bien plus que la population du pays [127 millions, ndlr] a visité Tokyo Disneyland», se félicite la direction du parc. Désormais, ils sont 17 millions à s'y bousculer chaque année.

«Tribus du vendredi». Le succès du parc ne tient pas seulement à la fascination des jeunes Japonais pour les personnages de Disney, mais aussi à l'attitude des jeunes femmes. «Au Tokyo Disneyland, les femmes font office de locomotive», explique Masako Notoro, auteur d'un ouvrage sur le parc (1). 60 % des visiteurs sont en effet des étudiantes et des «office ladies» (employées de bureau), à l'origine des «tribus du vendredi». Ainsi, des dizaines de bus de nuit quittent chaque vendredi soir les grandes villes du pays. Des avions décollent, et l'agence de voyage JTB organise tous les week-ends des «Disney tours» pour 15 000 à 20 000 Japonaises, pour lesquelles deux jours au parc coûtent entre 60 000 à 80 000 yens (500 à 670 euros). Le phénomène est tel