Menu
Libération
Interview

«Il faut une monnaie internationale»

Article réservé aux abonnés
publié le 5 janvier 2004 à 21h41

New York, de notre correspondant.

Pour le dollar, l'année 2003 s'est terminée sous le signe d'une chute continue face à l'euro. Une situation qui commence à inquiéter certains économistes aux Etats-Unis. Prix Nobel en 1999 pour son analyse sur les taux de change, le Canadien Robert Mundell, professeur à l'université de Columbia (à New York), évoque pour Libération une possible crise internationale provoquée par la dépréciation du billet vert. Il plaide en faveur de l'instauration d'un nouveau système monétaire et d'une monnaie internationale.

Les Etats-Unis semblent se satisfaire d'un dollar faible qui profite aux exportations. Vous êtes de ceux qui s'inquiètent. Pourquoi ?

Bien sûr, les Américains sont contents de vendre leurs produits moins chers à l'étranger. Mais l'économie américaine importe désormais plus qu'elle n'exporte, un écart de plus de 5 % du PNB (produit national brut), comme l'atteste le déficit de la balance des paiements courants. Les Etats-Unis étaient les plus grands créanciers de la planète, ils sont désormais le pays le plus endetté. Avec une dette qui représente 30 % du PNB en 2003, certainement 35 % en 2004, les investisseurs internationaux qui détiennent des capitaux en dollars ne les conserveront que si le billet vert reprend de la valeur. Le risque, c'est qu'ils continuent à vendre leurs dollars et que la chute s'accentue.

Plus personne n'investirait dans le dollar ?

En théorie, dans un premier temps, un dollar faible attire les investisseurs. Mais le p