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Libération

Pistés en travaillant

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GPS, téléphone portable... les nouvelles technologies permettent de surveiller les salariés en permanence et à distance. Une utilisation qui fait débat.
publié le 5 janvier 2004 à 21h41

Lorsque Big Brother embarque à bord d'un véhicule sous la forme d'un petit boîtier mouchard, le conducteur-salarié apprécie modérément. Sans doute est-ce la raison de la grande discrétion d'Aéroports de Paris (ADP), associé à l'équipementier automobile Siemens VDO, à propos d'un énorme projet visant à équiper, à terme, les 1 200 véhicules de piste circulant sur les zones réservées d'Orly et de Roissy. Et, in fine, les milliers de conducteurs, employés d'ADP, susceptibles de s'installer à leurs volants.

Les salariés ont eu vent du projet au détour d'une réunion, il y a un an. Sans en mesurer tout de suite la portée. Michel, coordinateur-escale à Roissy, se souvient. «Notre chef nous a dit un jour qu'il avait la solution à nos soucis. Une clé commune à tout le monde et capable de démarrer n'importe quel véhicule. On passe notre temps à courir après les clés de contact, on n'arrête pas de faire des doubles.» Les agents ont vite dressé l'oreille. «Cela nous a semblé suspect. On a cherché à en savoir plus.» Et de fil en aiguille, à force de pousser leurs questions, «on a compris qu'on allait nous mettre sous microscope». La clé commune est en fait une clé personnelle. Et le boîtier enregistreur installé à bord de la voiture est équipé d'un GPS (Global Positioning System), mécanisme qui permet de localiser le véhicule à quelques mètres près. Du boîtier, les informations sont transmises par voie radio à un écran d'ordinateur. Celui d'un chef, par exemple. «Comme cela, il pourra savo