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Libération

Les spéculateurs se lâchent sur le dollar

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Comment une déclaration américaine ravive le mouvement à la baisse du billet vert.
publié le 8 janvier 2004 à 21h46

Tout a basculé dimanche, en fin de journée. Paul A., responsable de la salle des marchés d'une grande banque parisienne, vient d'apprendre la nouvelle. Installé à son domicile devant son écran Reuters, il lit la dépêche rapportant les propos d'un influent dirigeant de la Fed, la banque centrale américaine : Ben Bernanke minimise les effets pervers que pourrait avoir le recul du dollar sur les Etats-Unis... Des commentaires qui démontrent que la Fed, pas plus que le gouvernement américain, ne se préoccupe de la plongée du dollar.

Elite. Comment une simple déclaration peut contribuer à faire glisser le dollar un peu plus, en déchaînant la spéculation, c'est ce que l'histoire de Paul A. démontre. Ce dernier se prépare à un lundi agité dans la salle des marchés qu'il dirige. «Et j'avais raison, raconte-t-il. Les traders ont eu à peine le temps d'arriver que des gestionnaires de fortunes, les trésoriers de grands groupes industriels appelaient pour passer des ordres sur le dollar. Et cela ressemblait franchement à de la spéculation monétaire.»

Certes, ces opérations sont le lot quotidien de la cinquantaine de traders que Paul A. dirige. Dans un marché mondial des changes qui brasse plus de 1 000 milliards d'euros par jour, la spéculation monétaire mondiale amplifie les variations de change. A priori réservée à une élite rompue aux techniques financières ultrasophistiquées, elle peut malgré tout se résumer en un schéma simple. «C'est, en gros, chaque fois le même scénario qu'on rejo