Menu
Libération

L'Allemagne veut sortir le travail du noir

Article réservé aux abonnés
Un projet de loi renforce la répression, alors que l'économie parallèle croît de 6 à 7% par an.
publié le 9 janvier 2004 à 21h49

Berlin de notre correspondante

Pas de panique, les femmes de ménage illégales n'iront pas en prison, et leurs employeurs non plus. L'annonce mercredi du renforcement des mesures contre le travail au noir a créé une véritable terreur dans les ménages allemands. Au point que le ministère des Finances a été obligé de faire une mise au point: «Ce projet de loi consiste à combattre le travail au noir dans son ensemble.» Les employeurs de personnel de maison qui ne déclarent pas leur femme de ménage devront payer une amende de 1 500 euros. «En revanche dans des cas plus graves, comme dans le bâtiment, les peines pourront être assorties d'emprisonnement.»

Explosion. Alors que le travail au noir représentait 10 % du PIB au début des années 80, il atteint 17 % aujourd'hui. Soit près de 370 milliards d'euros de revenus en 2003. Cette somme est réalisée à 38 % dans le bâtiment, à 17 % dans la réparation automobile, à 17 % dans la gastronomie et à 15 % dans l'aide à domicile ou la coiffure. Pendant que l'économie parallèle explose, avec une croissance de 6 à 7 %, l'économie officielle crache un maigrichon 0,5 %. Le travail au noir est tellement rentré dans les moeurs que l'on estime que chaque ménage allemand gagne en moyenne 300 euros par mois au noir en plus de son salaire ou de ses prestations sociales. «Si tous les travailleurs au noir étaient déclarés, cela permettrait d'employer légalement à temps plein 5 millions de personnes», estime Friedrich Schneider, professeur d'économie à Li