Lille de notre correspondante
Dominique Faure, 61 ans, était un ancien agent d'assurances d'Axa à Lille. Le 30 décembre, il s'est immolé par le feu dans sa voiture devant le siège financier d'Axa à Paris. Il a laissé une lettre : «Axa a été ignoble avec moi. Je n'en pouvais plus.» Il a été inhumé vendredi dans le Nord. Il avait été révoqué par Axa le 30 juin, après quatre ans de conflit dont Libération avait rendu compte à plusieurs reprises. Quatre années au cours desquelles il n'a cessé de réclamer des dommages et intérêts, et... «des excuses». Depuis la fin des années 90, son chiffre d'affaires baissait. «A cause de la concurrence mise en place par Axa France», expliquait-il en juillet 2002, pendant une grève de la faim.
«A l'ancienne». L'agent d'assurances, travailleur indépendant mais lié à sa compagnie, est tenu à des tarifs imposés par le groupe. Mais chez Axa, des filiales, comme Axa Courtage ou Direct Assurance peuvent proposer à des clients, déjà détenteurs d'un contrat Axa, le même produit moins cher. «De la concurrence déloyale !», s'emportait Dominique Faure.
«Il était agent général depuis très longtemps. Pendant des années, il n'y a eu aucun problème, puis tout s'est détraqué, estime, un porte-parole d'Axa. Il s'est cristallisé sur les tarifs, il ne sortait pas de ce conflit.» Et de dénoncer ceux qui veulent «récupérer» ce «drame personnel». Visée, l'Association pour les victimes de la fusion (lire page 17), qui a déposé lundi une gerbe devant le siège d'Axa. L'Av