C'est une drôle de carte de voeux qui a fleuri dans les journaux, dont le Monde et Libération la semaine dernière. La CFDT souhaite «une bonne année 2004» à tous les salariés. Et particulièrement à ceux qui «partiront à la retraite avant 60 ans», à ceux qui bénéficient d'une revalorisation du Smic ou à ceux qui pourront «bénéficier d'un nouveau droit individuel à la formation». Une carte en forme d'autosatisfaction qui ressemble à une grosse bourde ? La conjoncture est au plus mal, des chômeurs sont rayés des listes d'indemnisation et vont dorénavant pointer au RMI, et le gouvernement s'apprête à réviser le code du travail pour y insuffler une dose supplémentaire de flexibilité.
Au siège de la CFDT, on soutient, au contraire, que le timing est le bon. «On ne va quand même pas souhaiter le pire aux salariés, dit un porte-parole du syndicat. Nous ne voulons pas tirer parti de la mauvaise situation des gens.» La campagne est une réponse «aux attaques qui nous sont tombées dessus à l'automne. Cette campagne montre que nous assumons pleinement notre position sur les retraites et qu'il nous faut valoriser les résultats que nous avons obtenus au printemps 2003». Mais la CFDT promet de rester «combattive» tout en prônant la négociation, y compris face à un gouvernement de droite. C'est exactement ce que lui reprochent les militants qui ont quitté le syndicat avec fracas après le compromis sur les retraites, décidé sans réelle consultation de la base : entre 1 et 2 % des effectifs ser