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Libération

Le Sras, cadeau de bienvenue à Nanjing.

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A peine installée, l'usine a frôlé la fermeture complète. La production n'a réellement repris qu'en juin.
publié le 12 janvier 2004 à 21h55

Tout comme l'économie chinoise, Arc International s'est remis du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère). «Une difficulté conjoncturelle, c'est aujourd'hui pratiquement oublié», commente Jacques Parissaux, le directeur général. Pourtant, l'entreprise a joué de malchance. Elle vient à peine de lancer la production dans sa nouvelle usine de Nanjing, en avril 2003, lorsque l'épidémie se propage en Chine. Début mai, deux salariés de retour en France après une mission en Chine présentent des «signes évocateurs» de la maladie. Ils sont hospitalisés à Tourcoing. C'est surprenant : Nanjing ne compte officiellement que cinq cas de Sras sur 5 millions d'habitants. Dès lors, tant en France qu'en Chine, on ne lésine pas sur les mesures de sécurité. A Arques, les 19 autres salariés de retour de Chine, rentrés par le même vol, sont mis en quarantaine (lire page III). Il leur est interdit de sortir, de recevoir des amis. A Nanjing, les 67 employés toujours en mission sont cantonnés, le soir, à l'hôtel.

Se pose à l'entreprise une question cruciale : faut-il fermer l'usine, et notamment le four gigantesque qui alimente les machines en gouttes de verre en fusion ? Impossible de l'arrêter pour le faire repartir plus tard. «Le four est allumé pour six ou sept ans. Si on le refroidit, tout éclate», explique Jean-Jacques Senèze, le directeur du site. Avec l'accord de la municipalité de Nanjing, seules les machines sont arrêtées. Le four continue de tourner sur lui-même.

Le rapatriement des 67 Fran