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Libération

Morgan Stanley doit banquer

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Accusé par LVMH de «fausses déclarations», l'américain a été condamné hier.
publié le 13 janvier 2004 à 21h56

Il y a moins d'un an, LVMH accusait Morgan Stanley d'avoir émis des «analyses erronées» et fait de «fausses déclarations» sur son compte. Hier, le tribunal de commerce de Paris a donné raison au géant du luxe contre la banque d'affaires américaine. Il a condamné Morgan Stanley à verser 30 millions d'euros de dommages et intérêts à LVMH pour préjudice moral. «Les faits constatés sont constitutifs d'une faute lourde de Morgan Stanley au détriment de LVMH et (...) cette faute a conduit à un préjudice considérable tant moral que matériel», a indiqué, hier, Jean-Pierre Eck, le président de la première chambre du tribunal de commerce.

Bête noire. Pour enfoncer le clou, les juges se réservent la possibilité de «compléter cette condamnation pour indemniser le préjudice matériel». Le tribunal a ainsi désigné un expert (Didier Kling, président d'honneur du conseil national des commissaires aux comptes) pour évaluer les retombées sur le cours de LVMH des analyses de Morgan Stanley, et notamment d'une de ses analystes vedettes, Claire Kent. Cette dernière, qui dirige les études relatives aux valeurs du luxe chez Morgan Stanley, est depuis longtemps la bête noire de LVMH. Le groupe affirme que ses analyses lui sont depuis quatre ans hostiles... et favorables à son concurrent Gucci.

Pour LVMH, il n'y a qu'une explication : Gucci compte parmi les très gros clients de Morgan Stanley. Et les études «biaisées» (dixit LVMH) produites par Claire Kent illustrent le parti pris systématique de la ba