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L'Europe rejette les services publics

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La France n'a pas convaincu les libéraux et les conservateurs du Parlement de leur nécessité.
publié le 15 janvier 2004 à 22h00
(mis à jour le 15 janvier 2004 à 22h00)

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Le service public à la française n'a décidément pas la cote en Europe. Il est vrai que les hommes politiques français, en dehors des grandes déclarations à l'usage de leurs électeurs, ne font pas grand-chose pour convaincre leurs partenaires européens de la légitimité de leur point de vue. Hier, à l'issue d'une bataille serrée d'amendements, le Parlement européen, dominé par les conservateurs et les libéraux, a rejeté le principe d'une «directive cadre» définissant et protégeant les «services d'intérêt général», un nom moins agressif à l'oreille de certains partenaires de la France pour qui «service public» rime souvent avec «monopole public» et «inefficacité».

«Flottant» Il s'agit d'une sévère défaite pour Paris qui demandait que les «obligations de services publics» ­ et leur financement ­ soient gravées dans le marbre européen afin qu'elles échappent définitivement aux règles de concurrence. Dans la bataille entre les tenants d'une «société de marché» et ceux d'une «économie de marché», selon la distinction faite par Lionel Jospin et reprise par Jean-Louis Bourlanges (député du PPE-DE), les premiers ont donc marqué des points. «Le Parlement a porté un mauvais coup à l'avenir des services publics en Europe», a regretté le député socialiste belge, Jean-Maurice Dehousse. Philippe Herzog (apparenté communiste), qui a défendu pendant un an le principe de cette directive dans son rapport sur le «livre vert de la Commission sur les