Six mois après la sécheresse dévastatrice de l'été, avec son coût estimé aujourd'hui entre 2 et 4 milliards d'euros, les pouvoirs publics ont décidé de prévoir le coup pour la prochaine fois : les agriculteurs devraient, dans les mois qui viennent, pouvoir souscrire une «assurance récolte» qui couvrira les risques de calamités naturelles, notamment la hausse déraisonnable du mercure. Un très gros progrès pour les paysans : jusqu'à maintenant, le seul risque que les assureurs consentaient à garantir était la grêle. Le rapport commandé en septembre par Matignon à Christian Ménard, député UMP du Finistère, devrait changer la donne en recommandant la mise en place de cette fameuse «assurance récolte», sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis depuis les années 30 et surtout en Espagne, un pays à l'agriculture proche de celle de l'Hexagone. «Après examen du rapport Ménard, nous allons revisiter le système et l'améliorer», a confirmé hier Hervé Gaymard, ministre de l'Agriculture, à l'occasion de ses voeux.
De fait, l'idée de cette assurance inédite en France a fait un long chemin depuis la mission d'évaluation sur le sujet confiée par le précédent gouvernement à un membre de la Cour des comptes. A la suite de cette mission, plusieurs décrets ont été pris : ils visaient à élargir les assurances au-delà de la seule grêle, pour y inclure, selon les cultures, le gel, la sécheresse et la «pluviosité excessive», comme disent les experts. Désormais, tous les risques de calamités serai