Rome, de notre correspondant.
L'affaire Parmalat n'en finit pas de rebondir hors des frontières italiennes et de mouiller jusqu'au cou les plus belles signatures bancaires de la planète. Après les sérieux doutes planant sur la Bank of America et la Deutsche Bank, accusées d'avoir participé à l'émission d'obligations Parmalat quelques semaines avant la déconfiture du n°1 italien de l'agroalimentaire, c'est au tour de l'américain Citigroup, premier groupe bancaire mondial, d'entrer dans le collimateur de la justice italienne.
Selon le Corriere della Serra, le parquet italien suspecte «un double système de facturation» avec «des opérations fictives» destinées à fournir «280 millions d'euros de financement». Ce seraient les auditeurs de Parmalat nommés par la nouvelle direction (les précédents Grant Thorton et Deloitte and Touche ayant été renvoyés) qui auraient expliqué le mécanisme aux enquêteurs. Plus troublant, Alberto Ferraris, ancien directeur financier de Parmalat, avait travaillé pour Citigroup dans les années 90.
Comme pour prendre les devants, la banque américaine vient de déposer plainte contre... Parmalat, pour un système de fausses factures. Ce jeu de dupes est devenu un grand classique dans un scandale qui apporte chaque jour son lot de révélations, chaque partie (banque, auditeur, régulateur, anciens responsables de Parmalat...) rejetant la responsabilité sur l'autre. Retour sur une enquête qui promet encore des surprises.
Calisto Tanzi a-t-il détourné l'argent de son