Noël Forgeard n'en loupe pas une. C'est plus fort que lui. Quelque chose qui relève sans doute de l'obsession. Il veut devenir patron d'EADS (actionnaire d'Airbus à hauteur de 80 %) et prendre la place de son «camarade» Philippe Camus, qui, comme lui, s'est formé aux côtés de Jean-Luc Lagardère. Et pour cela il ne peut pas s'empêcher de balancer des vacheries. Auparavant, c'était en privé ou par voie de presse. Par exemple, en septembre, son entourage, avec le relais de l'agence Euro RSCG, avait fait courir le bruit dans tout Paris que Philippe Camus était bien candidat au poste de président de l'Autorité des marchés financiers (AMF), laissant vacant son fauteuil à EADS. Peine perdue.
Exactement comme Nicolas Sarkozy avec Jacques Chirac, Forgeard ne peut pas s'empêcher de mordre aux mollets de son supérieur hiérarchique. Tous les journalistes savent très bien comment «chauffer» le patron d'Airbus. Il suffit de lui poser une question sur ses relations avec EADS, de croiser les doigts et d'espérer le dérapage. Hier, lors de sa conférence de presse, c'est une journaliste américaine qui s'y est collée. «Monsieur Forgeard, on a parfois l'impression que c'est EADS qui dirige Airbus...» Il rigole et finit par lâcher : «Si nous avions suivi tous les conseils que nous avons reçus (de la part d'EADS, ndlr), nous serions dans une mauvaise situation depuis longtemps.» En gros, ce n'est pas de ma faute si Philippe Camus est un incapable... Hier, chez EADS, on essayait d'en rigoler. «C'est