Le Premier ministre n'a pas l'habitude de perdre son temps. Hier, il assistait à la remise des trophées Ethique et gouvernance, sous les ors du théâtre Marigny à Paris. Une sorte de sept d'or de l'initiative privée, fomentée par la méconnue Ecole des dirigeants et créateurs d'entreprise (EDC), et destinée à célébrer ce «héros moderne» qu'est l'entrepreneur.

People. Jean-Pierre Raffarin aura passé pas loin de deux heures à écouter avec félicité discourir sur «l'honneur d'entreprendre» et «la grande aventure de la création de richesse et de la création d'emploi». D'autres people étaient présents : le metteur en scène Robert Hossein, le patron de l'OM Robert Louis-Dreyfus, le publicitaire Jacques Séguéla, le préfet ­ fraîchement nommé ­ Aïssa Dermouche, le chef Alain Ducasse...

D'emblée, Alain-Dominique Perrin, président de l'EDC, donne le ton : «Monsieur le Premier ministre, mon cher Jean-Pierre, depuis un an, vous avez remarquablement engagé ce pays sur la voie des réformes, vous avez tenu le coup. Le progrès et la réussite nous ont trop longtemps été confisqués. Continuez à nous les rendre.» Un jury très éclectique (entre autres, le vice-président du conseil d'administration de Sodexho Alliance ou encore la directrice des affaires juridiques du Medef), un suspense entretenu par des petites enveloppes, un bon vieux tube de Tina Turner (Simply the Best) accompagnant la remise de trophées «symbolisant la rectitude et la pureté, avec le profil d'Aristote, prince des philosophes».

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