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Libération

Revers pour les plaignants contre Euronext

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Ils ont été condamnés pour atteinte à la réputation de la société.
publié le 16 janvier 2004 à 22h03

Le tribunal civil de Paris a annulé hier la saisie des comptes bancaires d'Euronext. Les 18 épargnants messins, à l'origine de cette procédure inédite (Libération du 5 janvier), ont été condamnés à 10 000 euros de dommages et intérêts pour avoir porté atteinte à la réputation de cette société privée qui gère la Bourse de Paris (fusionnée avec Bruxelles et Amsterdam).

Ces anciens clients de l'agent de change Buisson, dont la faillite en 1989 avait éclaboussé la place, ne savent plus à quel saint se vouer pour se faire rembourser 10 millions d'euros que leur avait alloués une cour d'appel en 1996. Une histoire de fous : même l'avocat d'Euronext, Me Foirian, reconnaît que «leur objectif n'est pas illégitime»; mais prière de frapper à la porte d'à côté, devant une autre juridiction. «Ce n'est jamais la bonne», s'agace leur avocate, Me Dazi Masni, qui ne désespère pas de la trouver.

Euronext (ex-SBF) est pourtant chargée d'indemniser les épargnants victimes de la faillite de leur gestionnaire de fonds, le fameux Buisson. «Naturellement et sans délais», a écrit son président Jean-François Théodore. Mais, quand Bouygues est remboursé très vite à 100 %, d'autres clients ont dû se contenter de moins de la moitié. Selon ces épargnants messins, tout est prétexte à pinailler. Leur créance est attestée par un arrêt de la cour d'appel de Metz confirmé en cassation. Il sanctionne des malversations pénales, et non plus la simple faillite de Buisson, et il a le mérite de fixer leur préjudice.

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