Le tir au pigeon continue dans le ciel français. Hier, le tribunal de commerce du Havre a mis en délibéré sa décision concernant l'avenir d'Air Atlantique, en cessation de paiements. La petite compagnie saura mardi si le sérieux des quelques repreneurs lui donnera un répit. Cette nouvelle tuile dans le ciel français n'apporte rien de nouveau, elle apprend juste que les autorités publiques ne s'en sortent pas forcément mieux que les patrons privés.
Rachetée il y a un an par les collectivités publiques de la région (70 % pour le conseil général de Seine-Maritime, 10 % pour le département du Calvados et le reste entre le privé et les chambres de commerce), la compagnie était présidée par un sénateur UMP, Charles Revet. Celui que les syndicats désignent aujourd'hui comme le fossoyeur de l'entreprise.
Spleen. La liste est longue des erreurs stratégiques reprochées à Charles Revet, de taux de remplissage minable (jamais supérieur à 25 %) en initiatives hasardeuses : «Ils ont lancé Deauville-Londres.. Mais personne ne pouvait acheter de billets en Angleterre.» Le reste est, à en croire les syndicalistes, du même tonneau. Les dirigeants, pour ouvrir une ligne vers Amsterdam, se seraient appuyés sur des études de marché fantaisistes. Un pilote raconte le spleen qui s'empare d'un équipage quand pas un des 50 sièges des avions de la compagnie ne trouvait preneur. «L'hôtesse vient s'asseoir. A l'arrivée, tu bois ton café. Tu redécolles et tu te dis qu'à raison de 3 000 euros l'heure de vo