Toulouse de notre correspondant
Les ruines de ce qui fut la mine de charbon de Bertholène jusqu'à la faillite de son exploitant privé en 1957 sont voisines du gisement à ciel ouvert de Decazeville abandonné il y a deux ans par Charbonnages de France. Gilbert Passaga, le maire de cette commune agricole de 1 000 habitants près de Rodez (Aveyron), vient d'afficher l'arrêté ministériel concédant le sous-sol des Palanges à la société britannique Aardwaark TFC Limited. Quand la France ferme ses mines de charbon, les Anglais se proposent de les rouvrir. Bertholène, ses prés, son épicerie et sa forêt des Palanges, n'est que moyennement tentée par un retour au charbon. «Les derniers exploitants ont surtout laissé le souvenir de créances impayées et de friches jamais réaménagées», note Gilbert Passaga. Le site est un des rares puits à ne pas avoir été nationalisés après la guerre. Jusqu'à sa faillite, la famille Fraysse, propriétaire de la concession, y a employé plus de cent mineurs. Depuis, aucun repreneur ne s'est manifesté.
«Il faut exploiter les ressources qui sont sur place», explique pourtant le président de la Société des ressources minières du Massif Central, filiale d'Aarwaark. Brian Coppack justifie simplement son intérêt pour Bertholène : la France importe du charbon pour ses centrales thermiques (lire ci-dessous) alors que «des gisements existent en France» . Il insiste aussi sur les qualités non polluantes du charbon. Ses pairs anglais de la maison mère sont plus directs :