C'est une réforme qui avait fait l'unanimité contre elle. En présentant en novembre 2002 son projet «Hôpital 2007», le ministre de la Santé Jean-François Mattei avait réussi un exploit: liguer contre lui l'ensemble des syndicats représentant les médecins et les agents hospitaliers. En décembre, une journée d'action unitaire, peu suivie, avait eu lieu. Les médecins refusaient de laisser à l'administration des hôpitaux leur pouvoir, les agents, eux, notaient l'absence de discussions autour du sous-effectif chronique et des conditions de travail. Aujourd'hui, le front se fissure. Deux syndicats de médecins, la SNAM-HP et la CMH, jugeant que la quatrième mouture du projet est convenable,ont décidé de se rallier à la réforme jeudi dernier.
Au départ le texte avait tout pour hérisser les médecins: les services médicaux devaient disparaître et avec eux les chefs de services, des postes très convoités par les médecins, pour être fondus dans des pôles d'activité débordant les spécialités. Et les chefs de ces pôles n'auraient plus été nommés par le ministre de la Santé, mais par une décision conjointe du directeur de l'hôpital et du président de la Commission médicale d'établissement. Pour une nécessaire meilleure efficacité au service des patients et des économies. Au fil des négociations, le gouvernement a mis de l'eau dans son vin, de quoi rallier les grands patrons des hôpitaux. Pas suffisamment, puisque deux syndicats de médecins l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospi