(à Bombay)
Pourquoi avez-vous choisi d'être à Bombay plutôt qu'à Davos?
Lorsqu'on est militant des droits de l'homme, il est naturel d'être auprès des citoyens ordinaires, au Forum social mondial, qui symbolise l'espoir dans un monde changeant. La plupart des leaders politiques tout comme les PDG de grandes entreprises comprennent bien le rôle des droits de l'homme. Mais ils ne sont pas prêts à nous entendre. Mon rôle est donc de tout faire pour que les populations puissent connaître leurs droits et les revendiquer haut et fort. Et les droits de l'homme sont indivisibles: ils incluent droits économiques et sociaux, droits civils et politiques.
Quel est votre message ?
Il faut inverser le processus. La mondialisation ne doit pas aller contre les droits de l'homme mais doit au contraire les placer au coeur de son développement. Or les droits humains sont de plus en plus bafoués. La misère explose : 54 pays sont plus pauvres aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1990. 1,2 milliard d'habitants vivent avec moins de un dollar par jour. Et en 2010, 100 millions de personnes vivront avec le sida si on ne leur fournit pas des médicaments. Mais où sont les compagnies pharmaceutiques ? Dans les pays riches, qui se battent pour que les droits de propriété intellectuelle restent supérieurs au droit à la vie. La maladie est universelle, mais les médicaments ne le sont pas. On assiste aujourd'hui à un crime contre l'humanité par défaut, et on fait si peu pour l'enrayer.
La libéralisation du commer