«Voir autant de gens se battre pour un monde plus juste redonne de l'espoir. D'autant plus que c'est la première fois que les Tibétains sont représentés dans un sommet international : le Tibet n'est pas reconnu comme un pays, il est privé de parole, privé de droit. Même ici, on n'a pas accès à tout : le Forum parlementaire, de l'autre côté de la rue qui abrite le Forum social mondial, a refusé l'entrée de trois représentants du gouvernement en exil. Mais, si les politiques nous ferment encore la porte, au moins, ici, la société civile peut s'exprimer en toute liberté. Les nouveaux exilés du Tibet n'en reviennent pas qu'une telle liberté d'expression existe ! Cela fait longtemps que notre mot d'ordre est celui du Forum : un autre monde est possible. Mais malgré la solidarité internationale, nous sommes privés de pays depuis 44 ans ; les gouvernements ne veulent pas prendre le risque de mécontenter la Chine, de peur de faire une croix sur son gigantesque marché. L'impérialisme n'est pas seulement américain, il est aussi chinois. Notre pays n'est-il pas la dernière grande colonie du monde ? On décrit souvent le Tibet comme le "toit du monde". Or, comment construire un autre monde si le toit fuit ? Commençons par réparer la toiture, ce sera un symbole fort pour bien d'autres luttes : les droits de minorités, les droits de l'homme ou les droits de l'environnement. Bombay doit servir à cela : montrer que les droits humains doivent être supérieurs aux intérêts des Etats et aux logi
«Cette peur de mécontenter la Chine»
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par Pierre Prakash
publié le 20 janvier 2004 à 22h08
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