Les restructurations et les liquidations de filiales successives n'auront pas suffi. Le groupe textile VEV a été placé hier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Roubaix-Tourcoing (Nord). VEV, c'est avant tout trois filiales : la marque de prêt-à-porter Rodier, les tissus d'ameublement Boussac Fadini, et la branche Rousseau qui fabrique des chemises sous licence Dior, Pierre Cardin ou Thierry Mugler... En tout, 1 300 salariés en France.
Le groupe poursuivra son activité pendant une période d'observation de six mois, comme le veut la loi. Mais la recherche d'un repreneur se fait urgente. «Des appels d'offre devraient être très vite lancés, notamment pour Rodier, en raison d'une trésorerie très tendue», explique Me Jean-Luc Mercier, principal administrateur judiciaire.
Au 30 juin 2003, la dette financière du groupe atteignait 69 millions d'euros pour des fonds propres réduits à 2,2 millions. VEV a enregistré une perte de 7 millions d'euros au premier semestre.
Tiré vers le bas depuis 2001 par les pertes de sa filiale Rodier, le groupe négociait depuis plusieurs mois un accord financier avec l'Etat, son principal créancier. Si celui-ci avait accepté, en décembre, de renégocier la dette du groupe, les banques ont cette fois refusé d'accorder de nouveaux crédits à VEV, après l'avoir sauvé de la faillite en 1991, sous l'égide du Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle).
L'histoire récente de cet ancien grand nom du textile français illustre le