Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Si l'euro fort est désormais out, l'euro stable est furieusement in. De plus en plus préoccupés par l'envolée de la monnaie unique, les ministres de l'Economie et des Finances de la zone euro, réunis lundi soir à Bruxelles, ont insisté sur les vertus de la stabilité monétaire. «Dans les circonstances actuelles, nous insistons particulièrement sur la stabilité et nous sommes préoccupés par les mouvements excessifs des taux de change», souligne un communiqué des Douze. On appréciera le glissement sémantique : en 2002, en pleine remontée de l'euro, ils souhaitaient un «euro fort et stable».
«Préoccupé». Ce faisant, les ministres viennent épauler les efforts de la Banque centrale européenne (BCE) qui vient, elle aussi, de modifier son langage. «Nous ne sommes pas particulièrement satisfaits de la volatilité excessive» du marché des changes, a fait valoir Jean-Claude Trichet, son président, le 8 janvier. Pour la première fois depuis le lancement de la monnaie unique, en 1999, l'institut d'émission ne chantait pas les louanges d'un «euro fort et stable» (Libération du 9 janvier).
Mais les marchés et les analystes n'ayant pas bien compris le message, l'euro continuait à s'apprécier. Le 12 janvier, Trichet en remettait donc une couche en se disant «préoccupé». Le même jour, le message parvenait enfin au cerveau des marchés, alors que l'euro atteignait 1,2898 dollar : la devise européenne refluait enfin, jusqu'à repasser sous 1,24 dollar en début de