Berlin de notre correspondante
Ce sera le procès de la «Deutschland AG», «le procès économique le plus spectaculaire de l'après-guerre». Pour les Allemands qui n'ont pas connu d'affaire Crédit lyonnais ou de saga Vivendi, le «procès Mannesmann» est une première. A partir d'aujourd'hui et pendant six mois, la fine fleur de l'économie allemande va défiler dans la salle L 111 du tribunal de Düsseldorf. Sur le banc des accusés, six représentants de l'élite économique du pays, dont Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank, première banque commerciale allemande, Klaus Zwickel, ex-président du puissant syndicat IG-Metall, Klaus Esser, ancien président du directoire de Mannesmann, qui était il y a encore trois ans l'entreprise de téléphonie mobile la plus dynamique du pays, et Joachim Funk, président du conseil de surveillance de Mannesmann. Accusés d'«abus de confiance», ils encourent des peines de cinq à six ans d'emprisonnement. Leur délit : avoir octroyé une enveloppe de 56,8 millions d'euros de primes aux dirigeants de Mannesmann au moment où le groupe allemand s'est fait avaler par le britannique Vodafone, en février 2000.
Une OPA historique en Allemagne
Désireux de se hisser au premier rang des téléphones mobiles en Europe, Mannesmann avait eu le malheur de chatouiller Vodafone sur son territoire en déclarant son intention de croquer le britannique Orange... Impossible pour Vodafone, premier groupe de télécoms en Europe, de rester inactif. Lancer une OPA sur Mannesmann ? «