Impossible de contourner l'obstacle. La première grève nationale de la SNCF de l'année, qui est aussi la première depuis le grand conflit du printemps, va se heurter de plein fouet au débat sur le service minimum. Le mouvement de 36 heures d'aujourd'hui, à quelques jours de l'examen du projet de budget 2004 de la SNCF, est centré sur l'emploi, les salaires, la situation de l'entreprise... mais les syndicats s'attendaient que la droite en profite pour remettre une couche sur le sujet (lire ci-contre) et ont veillé à anticiper le débat. Lundi, lors d'une conférence de presse réunissant les quatre organisations appelant à la grève CGT, FO, SUD et la Fgaac (conducteurs) , les syndicats ont répété leur opposition inconditionnelle à la mise en place d'un service minimum.
Pédagogie. Mais ils se sont surtout lancés dans un travail de pédagogie : assener, au moment où les sondages donnent 80 % des Français favorables au service minimum, que la priorité est la «défense du service public», bien plus que la mise en place d'un service minimum ou garanti. Répéter que la conflictualité, «en baisse constante dans l'entreprise», n'est pas ce souci que le gouvernement avance. Redire, enfin, que la grève, «droit constitutionnel», est parfois le seul rempart contre les projets de la droite libérale.
Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT cheminote, rappelle ainsi que la sauvegarde de la France ferroviaire a tenu à la mobilisation de décembre 1995, quand les organisations de la SNCF avai