Londres, de notre correspondant.
«L'année commence bien», proclamait hier encore sur sa page d'accueil, la banque en ligne Egg (www.egg.fr) à ses clients internautes français alors que la banque 100 % Internet est sur le point de changer de crémerie. Le géant de l'assurance, Prudential, propriétaire du groupe Egg, a reconnu la semaine dernière qu'il cherchait à se débarrasser de sa filiale devenue déficitaire. La rumeur le dit en négociation avancée avec la Royal Bank of Scotland (RBS). Mais d'autres prétendants seraient sur les rangs, comme Lloyds TSB, National Australia Bank et MBNA, une société américaine de cartes de crédit.
Marketing. La banque sur l'Internet paie le prix de sa stratégie de développement international. Et si Egg se retrouve aujourd'hui dans le rouge, c'est uniquement la faute à sa filiale française. Quand Egg, en Grande-Bretagne, affichait sur les neuf premiers mois de l'année un bénéfice avant impôts de 82 millions d'euros, Egg France se distinguait avec des pertes, encore plus fortes (100,4 millions d'euros). Pourtant au Royaume-Uni, Egg est vite devenue synonyme de succès. Sa recette : un marketing agressif, à base de surenchère sur la rémunération de l'épargne et dans la distribution du crédit. Après cinq ans d'existence, elle dépasse aujourd'hui les 3 millions de clients. Via l'Internet ou le téléphone, elle distribue à tout-va, services financiers ou contrats d'assurance. Mais ce sont surtout ses cartes de crédit, dont les Anglais sont très friands,