Dans presque toutes les entreprises, il y a un lieu où les salariés aiment se retrouver : c'est la machine à café. C'est là que les salariés refont l'entreprise, qu'ils se repassent le film de leur réunion de travail, qu'ils trouvent de nouvelles idées... Si nous pouvions regarder le monde comme une petite boule, nous pourrions y voir des gens qui s'agitent et qui ont besoin de se retrouver autour d'un café. Le Forum économique de Davos c'est cela : «la machine à café des hypernomades».
Lorsqu'on se rencontre dans les couloirs, ou près du distributeur de café, les discussions prennent alors une tout autre ampleur, les hiérarchies sont bouleversées, bizarres. Tout le monde y gagne, car ce cadre informel favorise la créativité des individus. Et les bonnes idées finissent toujours par dépasser le cadre de la machine à café. Tôt ou tard, elles seront au menu des rencontres officielles. Davos assure cette fonction. Chaque année, politiques, artistes, intellectuels, s'y retrouvent pour discuter d'un thème particulier, souvent peu imaginatif. Davos rassemble des gens qui se voient tout le temps. Mais ils savent que ces rencontres ne sont pas utilitaires. Du coup, les échanges sont créatifs... On ne va pas à Davos en se disant : «Il faut un résultat.» Et cette absence de contrainte permet d'aller dans les marges des sujets. Enfin, le fait que le Forum intègre cette année près de 60 ONG nous montre qu'il y a désormais un Bombay dans Davos. De même, l'essoufflement des manifestations a