L'Inde, pays de copieurs ? L'année dernière avait vu Zydus Cadila monter une (petite) activité de médicaments génériques en France. Cette année, c'est le tour de Ranbaxy, basée à New Delhi et emblème de l'industrie pharmaceutique indienne, florissante dans le secteur des copies de molécules. A ce phénomène, une raison politique : dans les années 70, l'Inde décide de se passer des brevets sur les médicaments et de laisser son industrie pharmaceutique dupliquer ceux mis au point par les laboratoires occidentaux. En quelques années est apparue une myriade de microentreprises, mais aussi quelques grosses enseignes, comme Cipla ou Dr. Reddy's. C'est le cas de la plus importante d'entre elles, Ranbaxy, dont la division médicaments date de 1983. Aujourd'hui, le groupe de 8 500 personnes affiche un chiffre d'affaires de 950 millions de dollars, en croissance de 20 %.
Si l'indien est un microbe comparé à l'américain Pfizer ou au britannique GlaxoSmithKline, il a montré un gros appétit à l'international depuis 1993, où il cible des pays où beaucoup de vieilles molécules sont prêtes à tomber dans le domaine public. Aujourd'hui, il dispose de filiales aux Etats-Unis, en Allemagne et en Angleterre. Et désormais en France, en attendant l'Italie et l'Espagne. Le labo s'appuie sur ses points forts : une grande maîtrise du clonage de molécules et des coûts de production très bas grâce à une main-d'oeuvre compétente et payée bien moins cher qu'en Europe ou aux Etats-Unis. De quoi inquiéter les