Voilà trois ans que le marché et ses sbires attendaient ça : le grand retour des OPA. Ou du moins des rumeurs d'OPA. Cet été, avec le raid du canadien Alcan sur le français Pechiney, les banquiers d'affaires pensaient être enfin sortis de leur longue période de chômage technique. La fin de l'année 2003 avait été décevante. Mais 2004 démarre en fanfare.
En une semaine, pas moins de cinq gros dossiers font courir les banquiers d'affaires européens dans tous les sens : des rumeurs d'OPA sur le français Danone, d'autres sur l'italien Capitalia, des mouvements sur le capital d'Alstom, un projet de fusion entre les deux laboratoires pharmaceutiques suisses Roche et Novartis.
Mais la grosse affaire du week-end est le projet d'OPA du français Sanofi Synthelabo sur son compatriote Aventis. Après une semaine de rumeurs, parfois contradictoires, les données sont maintenant sur la table. Selon les Echos et le Figaro de vendredi, le conseil d'administration de L'Oréal, deuxième actionnaire de Sanofi (avec 19 % du capital), se réunit ce samedi après-midi pour examiner un projet d'OPA sur Aventis. De son côté, Total, premier actionnaire de Sanofi (avec 24 % du capital), reste mutique sur ses intentions et la tenue éventuelle d'un conseil. Un porte-parole se contente juste de rappeler que «même hostile, la fusion de Total sur Elf s'est terminée par un vrai succès industriel».
Discrétion. Le caractère totalement hostile du raid de Sanofi ne fait plus guère de doute depuis qu'Igor Landau, le pat