Davos, envoyé spécial.
Emmitouflés dans des doudounes, des pardessus bleus ou gris, les plus pressés se dirigent vers des limousines. Direction l'aéroport de Zurich. Chaque année, c'est la même scène : des global leaders plus pressés que d'autres tentent de quitter leur «campement» de Davos dans la précipitation. A l'intérieur du palais des Congrès, où plus de 2 000 participants (en grande majorité des patrons) viennent de passer cinq jours à cogiter sur l'avenir de la planète, les retardataires prolongent les discussions. Au menu des échanges, le bilan de cette nouvelle édition du Forum économique mondial (WEF), créé il y a trente-quatre ans.
En sourdine. Fine moustache, derrière ses lunettes cerclées un jeune banquier allemand décèle une évolution : «Cette année, le Forum de Davos n'a pas été marqué par la panoplie de certitude qui le caractérisait jusqu'à il y encore trois ou quatre années.» «C'est vrai, lui répond le ministre de la Santé du Mozambique, nous entendons maintenant à Davos ce qui se dit depuis des années à l'ONU ou dans d'autres enceintes d'institution internationale. Mais où sont les actes ?»
Il y a encore peu, Davos n'avait d'yeux que pour les entreprises. Confiants dans le libéralisme, les participants considéraient syndicalistes, ONG et autres intellectuels de gauche comme des empêcheurs de tourner en rond du capitalisme. Mais la fin de l'«e-euphorie», des scandales financiers à répétition et la déconfiture économique de certains pays émergents ont mis en s