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Libération

«Tu n'es pas au courant? Tu es viré»

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publié le 26 janvier 2004 à 22h17

Pour lui, «aucun doute» : il s'agit du «premier licenciement par Internet». Devant la cour d'appel de Paris, l'avocat appuie chacun de ses mots. Quand il parle de son client, Michel T., ancien responsable du service comptable de l'organisme de crédit Sofinco, il dit parfois «je». «J'ai été embauché le 15 juin 2000 avec une période d'essai de six mois, renouvelée trois mois...» Il poursuit : «Nous sommes vous et moi pour le progrès des modes de communication. Mais cela peut agir en sens inverse. Le 1er avril 2001 ­ car nous étions un premier avril, ce qui ne manque pas de sel ­, monsieur T. rentre de la cantine. Et il croise ses collègues qui lui disent : "Comment, tu n'es pas au courant, tu n'as pas vu ton mail ?"» Il marque une pause, lit le mail en question : «Je tiens à vous informer que Michel T. va quitter Sofinco prochainement.» Nouvelle pause. «Monsieur T. au début imagine brièvement qu'il pourrait s'agir d'un poisson d'avril. Malheureusement il n'en est rien. Alors, il renvoie un mail, collectif également, disant : "Un : je ne suis pas démissionnaire, deux : je ne fais l'objet d'aucune procédure de licenciement."»

En mai dernier, le conseil de prud'hommes d'Evry a condamné Sofinco à 10 000 euros de dommages et intérêts pour le caractère «vexatoire» de la rupture. L'avocat de Michel T. a fait appel. Il réclame 182 000 euros de dommages et intérêts, «et une requalification en licenciement sans cause réelle ni sérieuse. J'ai beaucoup d'affection pour mon excellent contra