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Libération

Carton jaune pour BAE Systems.

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La firme est critiquée pour les dépassements de budget de l'armée.
publié le 27 janvier 2004 à 22h20

Londres, de notre correspondant.

Le premier groupe d'armement du Royaume-Uni, BAE Systems, traverse une bien mauvaise passe. Déjà blâmé pour les problèmes d'équipement des soldats de sa Majesté durant la guerre en Irak, il est tenu pour responsable des dépassements budgétaires en série de son premier client, le ministère britannique de la Défense. Comble de malheur, il a perdu, hier, au profit du consortium franco-allemand Eads, un contrat de 18,8 milliards d'euros de la Royal Air Force (RAF) pour le remplacement de ses avions ravitailleurs.

Tollé. Principal fournisseur de l'armée britannique, BAE Systems est né en 1977 de la fusion de British Aerospace et de Hawker Siddeley, puis du rachat, en 1999, de la branche armement de l'électronicien britannique GEC. C'est le premier exportateur et le plus grand fabricant du pays qui emploie 100 000 personnes, dont 50 000 dans la seule Grande-Bretagne. En raison de son importance stratégique, le gouvernement s'arroge le droit de bloquer toute tentative d'OPA qu'il jugerait contraire aux intérêts nationaux. Malgré cette disposition, Geoff Hoon, l'actuel ministre de la Défense, avait provoqué un tollé, il y a un an, en déclarant que BAE Systems «n'était plus britannique» puisque plus de la moitié de son capital se trouvait entre des mains étrangères, pour l'essentiel américaines. Sa petite phrase était destinée à préparer les esprits à sa décision de partager entre BAE Systems et son rival français Thales un contrat de 3 milliards de liv