Londres, de notre correspondant.
A la banque Goldman Sachs, Joyti De-Laurey était considérée comme une secrétaire de direction «compétente et efficace». Lorsqu'elle faisait signer des chèques à ses patrons, ils s'exécutaient sans trop regarder. Ils ignoraient que l'argent allait servir à payer ses factures ou à offrir des cadeaux à sa famille. Depuis mardi, cette femme de 35 ans comparaît devant la cour royale de Southwark, dans le sud de Londres. Elle est accusée d'avoir détourné 4,4 millions de livres (6,4 millions d'euros) en deux ans.
Elle a détroussé trois dirigeants successifs «d'une manière incroyablement simple», selon l'avocat général, Stuart Trimmer. Joyti De-Laurey se contentait de transférer les sommes de leurs comptes personnels sur le sien ou ceux de membres de sa famille dans une banque chypriote. Parfois, elle leur faisait signer un premier ordre de virement et attachait d'autres instructions en bas desquelles elle imitait leurs initiales.
Profitant de la négligence de ses très fortunées victimes, elle a ainsi, en une seule transaction, subtilisé 3,26 millions d'euros à son chef, Scott Mead, un célèbre broker de la City. Ce dernier a mis quatre mois avant de découvrir la supercherie. En avril 2002, il a voulu faire un don à son ancienne université et a commencé à se poser des questions à la vue de son solde bancaire qui «était plus bas que ce qu'il aurait dû être».
Embauchée en 1998, Joyti De-Laurey a très vite impressionné ses supérieurs. Au bout d'un an, elle e