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Libération

Face à l'OPA de Sanofi, Aventis la joue sociale

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Le groupe attaqué agite la menace de milliers de suppressions d'emplois.
publié le 28 janvier 2004 à 22h21

Et c'est parti, tout en finesse : Sanofi-Synthélabo, qui a lancé lundi une OPA de 48 milliards d'euros contre son concurrent Aventis afin de constituer le n° 3 mondial de la pharmacie, a démarré hier sa campagne de pub dans la presse pour appeler les actionnaires du groupe franco-allemand à lui apporter leurs actions, «pour raison de santé». Une photo plein pot d'un petit «Louis» à qui «personne» n'oserait «dire que le médicament qui peut le guérir ne sera au point que dans vingt ans». Bien sûr, la fusion avec Aventis «va permettre à la recherche de faire un grand pas», assure Sanofi pour inciter les actionnaires d'Aventis à lui permettre d'atteindre les 50 % du capital du groupe, afin d'en prendre le contrôle.

Côté Aventis, pas question de se laisser émouvoir. Le président du directoire Igor Landau a répété : «Ils ont besoin de nous, mais nous n'avons pas besoin d'eux», et va demander à son conseil de surveillance, prévu aujourd'hui, de rejeter l'offre de Sanofi. Il a obtenu hier le soutien de l'Association des actionnaires salariés et anciens salariés du groupe (environ 4 % du capital), qui a annoncé qu'elle rejetait une offre «hostile et pingre». Le camp Aventis agite aussi la menace de «10 000 à 12 000» suppressions d'emploi si l'OPA de son concurrent réussissait, conséquence des restructurations qui toucheraient le nouveau groupe de 110 000 salariés. Un épouvantail qui irrite les syndicats d'Aventis, où le climat social est plutôt terne ces temps-ci. «Je trouve particuli